9h45.
Ca y est, il pleut... Du coup, c'est nettement moins motivant pour écrire. Les gouttes de pluie tombent sur le toit du camion. Je suis devant le lac de Château-Guibert. La dernière fois que je
suis venu là, c'était pour un pique-nique avec une dizaine de copains (plus tous les gosses). On allait à une soirée un peu plus loin, dans un lieu-dit. Je ne me souviens plus du nom du
bourg mais je me souviens bien de la soirée en question... Une grande bâtisse en restauration, des lampions dans les arbres, des hamacs, un grand bar en bois et bambous au milieu du jardin, des
poufs, des transats, des jeux pour enfants... Ca avait des allures de "Grand Meaulnes"... Et puis nous avions écouté une fanfare déjantée reprendre du "Rage against the machine", un délice!!!
Bon là, il pleut et je suis coincé dans mon camion donc... J'ai juste pu faire un tour du village il y a dix minutes et noté quelques trucs...
Aparté [J'ai peur de réaliser avec une certaine lucidité la folie de cette nouvelle entreprise... Ecrire en me déplaçant dans les villages du coin... Un peu comme si je me spécialisais dans
les projets qui n'intéressent personne... Déjà, les débuts de ce blog et des chansons du quotidien écrites et enregistrées au quotidien et faisant preuve d'un certain détachement par rapport au
quotidien... Après, je me fais du mal car les gens qui m'écoutent et me lisent me félicitent généralement et je n'ai même reçu que des compliments alors bon... Et puis, on s'en fout arpès
tout...] Fin de l'aparté.
Sur mon parking de terre battue à l'instant même, un 4*4 et une super 5 débarquent. Un homme la cinquantaine (finissante) sort de sa Renault, enfile une casquette, ses bottes et monte dans le 4*4
qui repart. Partie de pêche probablement.
Dans le village, j'ai voulu réitérer mon expérience concluante de visite d'église mais celle de Château-Guibert ne présente pas grand intérêt et puis une fois à l'intérieur, je me suis fait un
petit peu peur. J'ai entendu la lourde porte de bois se refermer et me suis vu coincé là trois jours, ne me nourrissant que d'hosties et buvant le sang du christ. On serait venu me délivrer le
dimanche, jour du seigneur et on m'aurait retrouvé ivre, allongé sur l'autel, nu, le corps enduit de cire de bougies (ne me demandez pas pourquoi, ça m'est venu comme ça). Voilà, du coup, je suis
ressorti illico presto (je crois que c'est la première fois que j'utilise cette expression dans mes écrits, trop cool!!! Illico presto!!! Yo!!!) sous le regard quelque peu surpris de la factrice
et il est vrai qu'on peut être surpris de voir un type affolé sortir de l'église de Château-Guibert un vendredi à neuf heures et demi du matin. Je lui souris, ça la rassure et je l'entends
quelques instants plus tard hêler une femme "Rien pour vous aujourd'hui!!!" "Super pas de facture!!!".
Monument aux morts, mairie, salle des fêtes, la place est surtout remarquable par l'aménagement d'une cour privée de maison. Moulin d'environ un mètre de hauteur dont les ailes tournent grâce à
un petit moteur électrique, biches en faïence, nains en plâtre, éléphant ganesh, tuiles peintes au dessus de la porte-fenêtre... Biens-sûr, c'est d'un goût contestable mais en attendant, ça donne
un peu de vie...
Sur la route en descendant du lac, une vitrine peinte à la va-vite en blanc et une enseigne en lettres rouges "VIVO VIVO", "J'ai le temps, je suis à la retraite", un autocollant sur la kangoo
bleue-verte devant moi. Etrange, pourquoi s'ils ont le temps, choisissent-ils toujours le samedi matin pour aller faire leur course (comme tout le monde quoi!!!)? Ne généralise pas Pyl, ne
généralise pas...
Château-Guibert, barrage de Bellenoue, deuxième barrage de Vendée, 7,5 millions de mètres cubes sur 124 hectares. Une loutre sur le panneau publicitaire "Vendée Nature" de l'abribus, je suis
comme elle, seul au milieu des nénuphars, en plein marécage.