Jean-Eric
Il travaille en usine,
tout comme Charlie Chaplin...
Les temps n'ont pas changé,
mêmes gestes répétés...
Il travaille à la chaîne,
machine ultra-moderne
mais quand même à la chaîne,
la machine gouverne...
Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Jean-Eric, Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Et cinq jours par semaine,
il enchaîne les trois huit,
toujours la même rengaine,
toujours le même rite...
Il pointe à l'arrivage,
il enfile une combinaison,
tapis roulant et emballage,
contrôle pour vérification...
Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Jean-Eric, Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Il faut produire de l'alimentaire
pour la grande distribution
mais il n'y pense pas vraiment...
Passent les heures et les saisons...
Au poste cinq, c'est Jean-Eric,
il est un outil mécanique,
il prend un objet le déplace,
c'est quelque-chose qui le dépasse...
Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Jean-Eric, Systématique,
Jean-Eric, Automatique...
Il a une douleur à l'épaule
mais il ne veut pas y penser...
Il a une douleur à l'épaule
mais il ne veut pas en parler...
Il perdrait sûrement le procès,
il sait qu'on le remplacerait,
des indemnités pour partir,
il faudrait pouvoir rebondir...
Dans le monde des millions d'usine,
des millions de Charlie Chaplin,
il faut faire tourner la boutique
pour des milliards de Jean-Eric...